30 janvier 2010

Le Jetlag de Berlin


Vue de d'entrée du S-Bahn Warschauerstrasse

Bon j'ai fini ma journée de boulot, je suis rentré chez moi, j'ai mangé tranquillement avec mes collocs, c'était une bonne journée. Un petit coup de mails dans ma chambre, quelques notes de piano, pourquoi pas quelques pages du livre en cours et je me couche. Attends voir il doit pas être trop tard (je regarde mon réveil...), j'hallucine: il 1heure du mat!

Mais c'est dingue, y-aurait-il une distorsion du temps à Berlin? Ou suis-je devenu particulièrement lent dans mes diverses activités?

Pour en avoir le cœur net, je vais revenir en arrière dans ma journée pour vérifier si j'aurais pas oublié ou rajouté une heure quelque part sans m'en rendre compte:


Le tramway M13 (en M10 mais on va faire semblant car la photo est sympa, je trouve)

bon réveil autour de 8h30, ça va c'est raisonnable... J'entends le réveil de mon colloc sonner pour la seconde fois, je cours et je me rue dans la salle de bain pour ne pas rater mon tour. Mais bon je perds pas de temps, je voudrais pas qu'il s'impatiente non plus. Après les préparatifs du matin, je me prépare à sortir (mise de bonnet, baladeur, grosse chaussures, sac, mitaines), bon j'ai de la chance le M13 (tramway) passe dans 2 minutes.

j'arrive à Warschauerstrasse dans la foule pressée, et je prends le S-Bahn (=RER )direction Berlin Ouest. Cool j'ai même une place dés Ostbahnof. Là le temps se fige, je suis plongé dans mon livre, rien d'autre n'existe.


Absorbé dans ma lecture

Aujourd'hui, il fait super froid, du -20C°, je choisis l'option changement à Zoologischer Garten pour prendre le U9 (U-bahn = métro) et m'arrêter à Turmstrasse. J'arrive dans les locaux de HHI (c'est mon nouveau boulot, ça veut dire "Heinrich Herz Institut", facile à dire ni en français ni en allemand), je regarde ma montre, il est 10h passé. En général, je trouve la pièce dans laquelle je travaille fermée, mes collègues arrivent sur les coups de 10h30-11h.


Vue ensoleillée de mon bureau

Puis autour de 12h20-13h, un premier message de Skype soulève la question essentielle: où allons nous manger ce midi? aujourd'hui c'est mercredi, donc on va pas aller au Promo (Pizza le lundi & Flammenküchen le vendredi), bon on opte pour Baba Sultan, un bon restau Turc.
Retour au boulot sur les coups de 14h. La je retrouve mon binôme de travail, Philipp et on discute 5 minutes. Pas de chance il faut qu'il aille manger donc on reprendra dans une heure cette discussion. L'après-midi continue sans heurt et je décide de rentrer chez moi sur les coups de 19h30.

J'arrive finalement vers 20h30 et je me prépare à manger. Finalement après une discussion entre collocs je retrouve ma chambre, il doit être peut être 23h. Et là j'ai peut être réagi sur la musique qu'écoute Arion, on discute, je retourne à mes mails. Et puis, ah oui je me souviens, on s'est pris une infusion, il devait peut être 24h. Et puis on prend le temps de se préparer à se coucher. Et là c'est le drame, il est bien 1h du mat. Pas de distorsion du temps, mon rythme de vie a bien changé.

Un repas de colloc sur le pouce...

En fait j'ai une théorie: à Berlin, on est pas sur les mêmes fuseaux horaires qu'à Grenoble. Ici on est 1 à 2h en retard sur le France!
Et puis je ne vous parle pas du WE, là c'est plus 1 à 2h c'est autour de 3 à 4h. Et on a de la chance lorsqu'on peut voir le soleil! Bon j'exagère mais le tableau est brossé. La vie se décalle un peu plus chaque semaine et on apprend à se caler sur le rythme d'une nouvelle vie.


19 janvier 2010

Where the wild things are

Mince, j'ai cassé ma luge le WE dernier dans le parc de Frierischshain... Mais je vous rassure pas de casse du côté des humains! Et il paraît qu'elle est réparable, mais il faut que je me motive un peu. En arrière plan, on peut admirer le joli carrelage de notre cuisine berlinoise.



Ma théorie du pays imaginaire, je pense a été bien vérifié ces dernières semaines. Il n'y a que des étudiants à Berlin, c'est dingue! Ils ont beau être plus vieux que moi, ils n'en restent pas moins des étudiants en quête de trouver leur voie dans ce fameux monde impitoyable du travail. Ici c'est pas la méthode expéditive française, ici on réfléchit à ce qui a du sens, à ce qui peut remplir son quotidien, en adéquation avec ses convictions et son mode de vie. Et donc ce cheminement ça prend du temps. Ici les gens ne vieillissent pas. Pour preuve, il n'y a que des jeunes dans les rues. Mais je triche un peu, en fait si un vieux se balade actuellement dans les rues de Berlin, il se rétame à coups sûrs, vu la glace et la neige sur nos trottoirs. Malgré tout je pense qu'ici plus qu'ailleurs, on vieillit plus lentement, j'ai bien fait de venir... Et puis si j'y prends goût, il me suffit de signer pour une thèse et me revoilà ... étudiant! Et c'est reparti... Mais il faut voir, encore un peu de réflexion ne fera pas de mal.

Le monde de l'enfance, c'est pas mal, mais ça me vieillit un peu aussi. Moi qui ait vécu dans ce monde adulte, ces dernières années à Grenoble avec tous ces gens qui travaillent, qui achètent leur appartement (à Grenoble, une maison faut pas y compter lorsqu'on est ingénieur), qui font des enfants. Il paraît que ça ne se fait pas d'acheter un appartement à Berlin, ou en Allemagne.
Et puis pour parler de l'enfance, j'encourage à aller voir le film "Where the wild things are", en France, ça s'appelle "Max et la Maximonstres" et c'est le dernier film Spike Jonze (réalisateur de "Dans la peau de Malkovich"). La Bande Originale est super aussi, composée par Karen O, chanteuse des Yeah Yeah Yeah.


Voici un dessin que j'ai fait après avoir vu le film.
On voit Max qui reçoit une couronne des mains de son ami imaginaire et devient alors le roi de son propre univers.

Et puis sans transition, je rebondis sur une tentative de ma part pour exprimer mon réel attachement à mes copains grenoblois et des gestes qu'ils ont eu à mon égard durant la période de transition, avant mon départ pour Berlin. Mon idée était de recréer graphiquement les différents cadeaux qu'ils m'avaient offert à ce moment. Pour un première, j'ai essayé de représenter en collage et dessin le baladeur que mes collègues du boulot m'ont offert à mon départ:



C'est vraiment mon partenaire durant presque 1h30 par jours, lorsque je réalise mon aller-retour quotidien de mon appart au boulot. Il y a aussi le thermos offert pour mon dernier anniversaire qui ne me quitte de ma journée de travail. Mais ça c'est une autre histoire. Ne soyez pas impatient, ça arrivera au moment voulu...

10 janvier 2010

Le froid n'est pas tout

L'ensemble des photos ont été réalisés par l'appareil que les orléanais m'ont offert lors de leur venue à Berlin. Il pourrait être mis dans ce qu'on appelle aujourd'hui la lomographie. Pas de pile, ni de zoom, pas de super fonctions numériques. Mais un grand angle pour photos carrés ou rectangulaires, superposition possible des photos, réglage de profondeurs & luminosité, un vrai défit pour moi après mon dernier numérique. Mais le père Matthieu a su me montré la voie et a eu l'extrême gentillesse de me développer ma première pellicule. J'imagine qu'à sa grande déception, il remarquera que je n'aurai pas retravailler les photos...
Bonne lecture!

Vue de Karl Max Allee avec la tour de la télévision

Un lancé de sapin

Un WE Berlinois, c'est quoi? C'est avant tout du froid, beaucoup de froid en cette période de l'année. Mais les berlinois n'ont pas froid aux yeux et sont prêts à patienter dehors si un évènement le justifie. Par exemple, prenons samedi 9 janvier, une journée anodine au premier abord. Pas tant que cela lorsque l'on voit tomber des tonnes de neige dehors accompagnées d'un vent glacial. Pourquoi pas, pour l'occasion se donner rendez vous à Ikea pour un lancé de sapin avec des lots (Ikea) à l'appui. Le seul petit problème, c'est qu'il faut attendre pendant 1heure30 dehors dans cette foutu tempête de neige à 2 pas de l'entrée du magasin bien chauffé. C'est bien ce que je dis: le berlinois ne manque pas de courage lorsqu'il s'agit de lancer du sapin (jeux qui nous vient de nos amis les suédois). Pour ma part j'ai failli perdre l'usage de mes mains, heureusement que nous avons été ravitaillé en vin chaud tout long de cette épreuve de force. Puis quand vient le lancé, tout le monde compte avec moi, 1, 2, 3 et lancé correct de 8 mètres qui me permet de récupérer un magnifique boite blanche de rangement qui ira très bien dans mes étagères...


La partie nord du quartier de Kreuzberg avec un tag et le pont pour le U1.

Une soirée Balkan Beat

Un autre évènement peut justifier une attente de 40 minutes dans le froid aux alentours de 1heure du mat un samedi soir, une soirée Balkan Beat au Lido (je dis ça mais évidemment ce n'est pas l'unique évènement qui pourrait justifier cette attente, malheureusement votre humble serviteur ne peut pas être au four et au moulin). La question que vous vous posez peut être : mais c'est quoi une soirée Balkan Beat? Tu mets toutes les meilleurs musiques de Smoking Orchestra et tout le répertoire de musique balkan, tu associe 2 DJs assez créatifs et de l'électro éclectique et tu obtiens du soirée Balkan Beat réussie. Si, tu es suffisamment courageux et que tu danses toujours aux alentours de 6h30 sur le dancefloor, tu pourras même entendre un titre de Mickeal Jacksons, suprême cerise sur une soirée bien agitée et remuée. Que c'est bon d'aller en boite sans avoir l'appréhension de tomber forcément sur les soupes musicaleuses du moment et de trouver à la place un véritable délire générale. J'encourage un passage à Berlin pour guérir de la boitofobie. J'en trainais une depuis longtemps et je commence à m'en débarrasser. Et puis que faire après une si bonne soirée, aux alentours de 7heures du mat, allons manger notre petit déjeuner entres amis et que trouve-t-on à Kreuzberg à tous les coins de rues : des Kebab!


Un tag devant le cinéma "Intime" dans la rue Simon Dach de Friedrichshain

Ma première semaine de 5 jours depuis ... mi Novembre

Oui, enfin j'ai enfin retrouvé le véritable chemin du travail cette semaine dans sa réalisation standard de la semaine de 5 jours. Il est vrai que ces dernières semaines, je n'avais pas dépassé les 3 jours de travail dans un contexte de fêtes de fins d'années. Lundi matin l'appréhension me guète, vais-je tenir 5 jours d'affilés? Après ce mois et demi d'activité diverses et variées (mais en tout cas pas vraiment travaillées) vais-je retrouver cette passion du réveil matin, des cafés entre collègues et blagues potaches (en allemand je comprends évidemment pas tout)? Et la réponse est OUI! Il y a plusieurs raison à cela : La première est peut être le fait que mon nouveau boulot m'enthousiasme pour l'instant (de nouveaux défis, une liberté accrue, une nouvelle façon d'appréhender mes méthodes de travail). Mais il y a aussi le fait que mes collègues sont franchement sympathiques et que je rigole beaucoup avec eux. Tous les midis nous allons manger dans un restaurant différent dans ce quartier qui compte autant de sociétés de la ZIRST de Meylan que de nationalités de restaurants. Il y a toujours une offre alléchante le jour choisi et le repas peut se finir sur un thé à la menthe, un expresso bien serré en fonction dudit restaurant.


Dans la Simon Dach Strasse de Friedrichshain

Et puis il y a Berlin, avec ses odeurs, ces ambiances et sa neige... Ses transports en public, ses vieux tramways qui grinces des rails pendant les virages, sa population ultra jeune et éclectique (ces qui pourront me dire combien de fois j'ai utilisé ce mot durant ce message auront gagné un lancé de sapin!). Tout me touche dans cette ville, le contact avec les gens est toujours facile. Dans le métro, tu bouscule quelqu'un, il ne grogne pas, il sourit lorsque tu t'excuse, on a presque l'impression d'une connivence du genre : t'inquiète pas je sais ce que c'est, ça m'est arrivé il y a 5 minutes. J'ai l'impression d'avoir parcouru plusieurs galaxies depuis mon départ de Grenoble et les choses arrivent tellement naturellement pour moi depuis mon choix de partir de mon ancien travail et de ma vie grenobloise. Certe j'ai perdu ma super bande de potes grenoblois, nos happy hours au Familly's pub, mais j'ai envie de leurs dire: venez essayer les bars cocktails berlinois et pour 3euros50, vous pourrez savourer aussi bien un Mojito qu'une Pina Collada. J'entends certains me dire: je ne suis pas venu à Berlin pour un cocktail, je suis venu pour une pinte de bière, bien fraiche. Pas de souci, je vous trouverais alors un bar où la bière est fraiche et toujours en happy hour.


Vue des Frankfurter Tor et d'une sculpture de la Karl Max Allee

BAD ROMANCE

Au fait, vous ne savez peut être pas que j'ai eu la visite fort plaisante de la fine fleure orléanaise pour Sylvester (réveillon du 1er de l'an). Ces joyeux aventuriers, qui n'ont pas froid aux yeux, non plus, ont parcouru la distance séparant le fief de Jeanne à celui de Knut, le gentil petit ours blanc, en Citroën XM. Au programme de ces festivités, un activité sportive pour ces joyeux camarades: un marche dans le froid jusqu'à la tour de la télévision de Alexander platz (manque de pot, la brume la cache), une attente de 1h30 pour monter sur le Reichtag (malheureusement la neige empêche d'avoir une vue dégagée), une soirée de ping-pong endiablée dans ce bar de Prenzlauerberg, de la luge dans le park de Friedrischain avec des pentes impressionnantes, une réveillon sur le pont Oberbaum sous le bruit des pétard et feux d'artifices, un sauna + piscine à Badeschiff de l'Arena (une vue depuis la piscine vers la tour de la télévision, cette fois ci dégagée) et j'en passe.

En avant première, voici mes 2 premiers dessins fait à Berlin en utilisant les techniques d'aquarelle et pastelles secs (offertes par Benj & Maria)


Je vous présente mon colloc Arion, s'appuyant à mon frigo

Un aborigène tiré d'un album de photos sur des parures rituelles